PSCHUUU c’est d’abord une aventure collaborative complètement folle.
J’ai l’intuition du PSCHUUU en avril 2012. Je me pose la question… j’y vais, j’y vais pas ? Vais je être capable de créer ce procédé (faire voler le sable) ? Vais je être capable de créer un spectacle qui sera de fait hors cases, hors références ? Vais je être capable de créer une compagnie et de diffuser ce travail ?
Décision prise, je me suis appuyé sur le réseau de régisseurs qui utilisent mes logiciels libres pour la llumière de scène (Schwartzpeter, WhiteCat). Je les ai sollicité pour un financement participatif, sur KissKissBankBank. 157 personnes ont donné, permettant un apport de 9300€ au projet, me permettant de construire tout le bas du dispositif, alors que je n’avais pas un seul sou de côté.
L’équipe, Jacques, Philippe, Fred, m’ont suivi, malgré l’absence de moyens. Avec du coeur, du courage, de l’endurance, et du pétillement. La R&D pour graduer les électroniques et créer le premier modèle de carte arpschuino (contraction de Arduino et PSCHUUU), trouver la façon de faire voler du sable, et mûrir l’approche technique de réalisation du réseau d’air a duré un an.
La première résidence d’assemblage était en septembre 14, au Chaplin, de quinze jours. Trois autres résidences de dix – quinze jours ont permis de construire le reste du dispositif, entre le Collectif 12 à Mantes, le Lieu Multiple à Poitiers, et la Cie Beau Geste à Val de Reuil. Je n’ai pas d’atelier, tout s’est construit en résidence.
Les amis régisseurs et les KissKissBankers sont venus filer la main physiquement à ce gigantesque prototype.
Certains ont débarqué en moto, me surprenant, « tiens j’ai ramené des étiquettes pour tes tuyaux ». D’autres ont fait du tournevis à outrance, ou joué les chevaliers blancs en faisant naître le chapeau en une journée.
PSCHUUU c’est une aventure humaine qui montre que quand on donne, on reçoit. Une leçon d’amitié, d’amusement, d’énergie.
A chaque représentation je replonge dans le sable, avec le public. Une forme de transmutation du sable se recrée sous mes yeux. Avec le public, nous voyageons ailleurs, encore, toujours.
Christoph Guillermet